O HAPPY DAYS
Cette série aborde le mythe des contes de fées de notre enfance sur le thème de la rencontre de la jeune fille et de son prince charmant. Dans une représentation « kitsch » des années 1950/1960, au-delà du brin de folie qui traverse l’allégresse de ce jour unique, la foison de fleurs fraîches et artificielles mélangées ne suggère-t-elle pas la fragilité de cet instant de bonheur absolu et le paradoxe du bonheur éternel ?
Ces images poussent à l’extrême l’illusion du fantasme collectif d’une société prisonnière de ses règles de vie. La jeune fille noyée sous une pluie de fleurs, jusqu’à l’étouffement. L’évocation de la princesse sur ses matelas de fleurs, gênée par un pois. Et dans la promesse du mariage suivant, qui attrapera le bouquet lancé dans un ciel bleu où apparaissent quelques nuages ?
Dans une sorte d’ironie, la lecture d’une pièce de Samuel Beckett, Oh les Beaux Jours (Happy Days), écrite en 1963, confirme la pertinence de ce travail, mettant en perspective l’idée du mariage, confrontée à la durée d’une vie. Qui connaît cette œuvre fait immédiatement le lien.
Sophie Marty