CITY BLOCKS

Rien ne définit mieux l’éthique architecturale du modernisme du XXe que les grands immeubles résidentiels. Ces structures imposantes dominent le tissu de nos villes, et illustrent les caractéristiques fondamentales de la vie urbaine moderne. La répétition de motifs géométriques est un miroir de la mécanisation et de la dépersonnalisation de la société industrielle moderne.

La série photographique City Blocks, en nous présentant ces complexes d'habitation, nous met devant un mur imposant d’éléments architecturaux redondants, formant une surface uniforme et régulière. Le résultat est un mur impénétrable, qui laisse au spectateur un sentiment de claustrophobie, d’emprisonnement.

Chaque image est composée de plusieurs blocs de détail architectural, répétés dans un quadrillage rectangulaire, afin de reconstituer la façade de l'immeuble originale. L'image finale, qui pourra être reproduite autant de fois selon le format désiré, n'est pas une photographie de l'édifice original, il s’agit plutôt d’une interprétation du bâtiment, construite bloc par bloc. La couleur, superposée aux modules architecturaux, remplit plusieurs fonctions: elle accentue l’aspect impersonnel et artificiel de l'esthétique moderniste, tout en introduisant une note de variation dans cette structure rigide, invitant l'œil à jouer sur la surface de l'image.

Le complexe moderne d'appartements forme une grille qui encadre nos vies, les enfermant en compartiments uniformes. Il délimite et définit nos espaces de vie individuels ; en même temps, il crée des environnements urbains qui déterminent la façon dont nous interagissons les uns avec les autres en tant que société.