Blowing in the Wind
Blowing in the Wind, du linge qui flotte au vent et laisse entrapercevoir des habitations. Que se passe-t-il derrière les murs, les fenêtres closes ? Très loin, mais aussi très près de mes racines, au sens géographique mais aussi émotionnel, ces maisons, petites, banales, sont l’incarnation de la domesticité ancrée dans le monde des femmes. En ajoutant un écran que le souffle soulève, j’exprime le désir de découvrir, au sens propre, ce qui se cache au-delà, dans ces petites maisons modestes Américaines, où réside, ou pas, le rêve Américain. Danse de voiles, jeu de cache-cache, dans ces images les draps s’agitent comme une barrière qui masque la réalité des personnes qui résident dans chaque demeure, en nous laissant seulement deviner ou soupçonner ce qui se trouve derrière. L’intimité de chaque maison est préservée, nous pouvons l’imaginer sans la voir pour autant.
Le blanc est partout. Il intervient dans l’image pour cacher l’inavouable, l’indicible, le désiré. Mais dans une autre mesure cette absence de couleur révèle les contours, il donne aux scènes un aspect onirique et place les éléments photographiés hors du temps, comme en apesanteur. Plus blanc que blanc, que les taches disparaissent, que le temps s’évanouisse comme dans un rêve.